Bientôt un nouveau système anti-crash pour les avions de ligne ?

Le F-16 Fighting Falcon sera le premier avion équipé du système anti-collision avec le sol Auto GCAS

La NASA développe depuis plus de 30 ans un système de prévention des crash appelé l’Auto-GCAS pour Automatic Ground-Collision Avoidance System, avec un objectif : réduire le nombre d’accidents provoqués par une collision avec le terrain, c’est-à-dire les situations dans lesquelles le pilote s’écrase alors que l’appareil est maîtrisable. L’origine de ces crash est variée, et on y trouve notamment la désorientation spatiale, l’évanouissement des pilotes, un atterrissage sans trains sortis… L’évolution de l’aéronautique civile et la mise en place de sécurité variées a rendu quasi-impossibles ces éventualités, mais les cas provoquent tout de même le décès de 100 personnes chaque année rien qu’aux Etats-Unis sur des avions de moins de 8 places, des hélicoptères ou des avions de chasse.

L’Auto-GCAS, aujourd’hui opérationnel, est donc en train d’être installé sur les avions de chasse de type F-16de l’US Air Force, puis sur les nouveaux avions type F-22 et F-35. Alors que le projet est en cours depuis près de 30 ans, les chercheurs ont eu l’idée de l’adapter aux drones à partir de 2012 avec un certain succès. Avec la progression des logiciels et la précision des appareils, il est devenu envisageable d’installer le logiciel sur une simple tablette tactile type Ipad ou Android, ce qui permet à un pilote d’utiliser ce système quel que soit le type d’appareil piloté. Une révolution, puisqu’il n’y a plus besoin de réaliser des tests longs et coûteux pour qualifier chaque appareil avec le système ! Une possibilité d’autant plus facile à mettre en œuvre que les compagnies aériennes ont intégré le sac de vol électronique (EFB) dans le cockpit pour y remplacer la documentation papier lourde et difficile à tenir à jour.

Il faut néanmoins souligner que ce type d’accident est d’une rareté absolue puisque le seul cas de désorientation spatiale identifié sur un avion de ligne dans les dernières décennies a eu lieu pour un Boeing 737 au Kenya en 2007. Cette technologie n’est donc qu’une sécurité complémentaire qui va s’ajouter à toute la série des redondances qui rendent l’aéronautique civile oh combien fiable et les accidents heureusement rares.

La Nasa envisage d’ailleurs de décliner le système aux secteurs automobile et maritime ! Après avoir créé les airbag, des matériaux qui se déforment sous les chocs et les ceintures de sécurité, la recherche aéronautique va une fois de plus permettre de sauver des vies sur la route… car plus que jamais : le risque se trouve en voiture, pas dans l’avion !

À propos de Xavier Tytelman

Ancien aviateur militaire aujourd'hui consultant sur les questions aéronautiques. Responsable et formateur au Centre de Traitement de la Peur de l'Avion (www.peuravion.fr). Tel : +33667484745
Ce contenu a été publié dans Accidents et crashs, Industrie aéronautique, Sécurité aérienne, avec comme mot(s)-clef(s) , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire